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Une
pièce interprétée par Marion Koen et Anne-Laure Gruet
Mise en scène de Christelle Pascal
Echos du public
C'est une
question que je me suis toujours posée, et je suis allé
chercher la réponse à l'espace de La Jonquière.Une
scène spacieuse, bien équipée, qui permet de beaux
effets de lumière, une mise en scène enlevée et ingénieuse,
où évoluent deux jeunes comédiennes pétulantes
et talentueuses. Derrière l'auteur, se cache un observateur incisif
qui décortique au scalpel et éradique le noyau des âmes
roses ou noires qu'il fait régurgiter dans la bouche de Kate et
d'Hélène. L'une rêve, l'autre pas, ou du moins refuse
de rêver. A quoi bon? Hélène a appris à ses
dépens, dès l'age de 14 ans, que le monde était pourri
et qu'elle avait été inoculée. Alors quand on se
déteste, on déteste aussi les autres, et cette rancoeur,
elle la vomit à chaque réplique, dans un rythme effréné.
Fille au bord de la crise de nerfs, qui éructe, se laisse prendre
à son propre jeu de la colère, les mots en ressortent parfois
abîmés, tachés d'un accent quelque peu vulgaire qui
agace l'oreille. Reprenez -vous , mademoiselle! nous aimerions tant vous
emmener vers des cieux toujours bleus où jamais il ne pleut! Mais
avec vous on n'a pas le temps! Respirez, Hélène, respirez!
Bien sur que vous refusez de séduire ,mais vous avez tort car dans
la nuit, chaque spectateur est une étoile qui ne demande que de
renvoyer la lumière. Le texte de «la Reine» de RUY
BLAS est joliment bien dit; qui n'aimerait pas être à la
place du Saxo.?...On a d'yeux que pour vous, mais vous retournez dans
votre coquille, tant pis pour vous! on s'intéressera à l'autre
fille. A quoi rêvent les filles? Vous
Kate vous ne perdez pas une seconde pour nous le dire. On se sent tout
de suite bien avec vous, la vie facile, la vie est belle, la route est
droite...Non? Pas si droite que ça? C'est parce que vous avez trop
bu, mais sinon...Il y a quelque chose qui ne va pas? Mais quoi? Vous avez
tout pour être heureuse! Décidément , je ne comprendrais
jamais rien aux filles! à moins que...attendons la fin...Peut-
être que ces deux-là vont finir par se comprendre, s'écouter,
s'entendre, s'aimer d'amour ou d'amitié, oser l'avouer, ne plus
cacher, ne plus tricher. En sortant du spectacle, vous aussi dites le
que vous aimez, que vous l'aimez, que vous avez aimez et que maintenant
vous savez A QUOI REVENT LES FILLES.
Marcel BAXTER.
" Je dois
dire que j'ai pas mal réfléchi au sortir de cette pièce
drôle,
enlevée, tragique et sombre quand elle devait l'être.
Deux filles, deux caractères différents.... Chacune d'entre
nous aura pu se reconnaître, s'identifier à ces deux entités
obligées de cohabiter, de collaborer.... le mélange est
surprenant et sonne toujours vrai.... Kate, Hélène, Hélène,
Kate... Laquelle choisir.....
Car si l'une ne semble animée que par l'envie de paraître
à défaut d'être (mais elle y parvient quand même)
l'autre sombre dans le vrai, le terre à terre, la violence des
mots, de la vie et
des êtres.... Il semble que de ces deux femmes ne devrait jaillir
que le
meilleur d'elles mêmes pour n'en former qu'une : LA FEMME dans toute
sa grandeur, dans tout ce qu'elle a de vrai de bon et de mauvais, de tragique
et d'enjoué..... En un mot un être humain comme nous en
croisons sans les reconnaître..... à nous maintenant d'ouvrir
les yeux, de regarder l'autre et de savoir sans mot dire à quoi
elle rêve. "
Sophie MICHOLET
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